Rubrique : vernissage
Rubrique : vernissage
La peinture abstraite est aujourd’hui une forme de langage bien souvent plus suggestive si ce n’est plus compréhensible que bon nombre de « mythologies individuelles » qui nous sont données à voir dans l’art contemporain et dont les ego des artistes se déploient en toute complexité… Face aux œuvres de Amina N’Diaye, en apparence abstraites, c'est-à-dire absentes d’anecdotes et d’éléments du monde visible, nous entrons, par la peinture dans un drame vécu lors de son enfance et qui persiste et résiste au temps comme un témoignage direct et profond. Lorsqu’on sait qu’elle est la fille de l’homme politique Valdiodio N'Diaye qui négocia l’indépendance du Sénégal, on peut, certes, se remémorer ce que l’histoire officielle a dit de lui mais à l’éclairage de ce témoignage peint, douter et revisiter, si ce n’est « réviser » l’Histoire, le pourquoi de la réclusion de son père, douze années durant à Kédougou (1). « Kédougou », titre générique de ses peintures où comment parler de l’enfermement, de la condition humaine, des pouvoirs, de toutes les absurdités et de toutes les prédations dont l’homme est capable de par le monde. Peindre est pour Amina un engagement humaniste, ce qui ne lui empêche pas d’avoir des exigences avec sa pratique, son art se situe dans une contemporanéité affirmée tout en refusant en même temps les modes et les diktats du marché. Il faut savoir qu’elle a réalisé plusieurs films (2). Entre révolte et poésie ses œuvres dénoncent et surtout questionnent, il n’y a pas et il n’y aura jamais de réponses aux cris de l’injustice, aux privations de liberté, aux abus de pouvoir, aux tortures, à la misère des peuples, à la pensée dominante… Dans l'exposition des peintures, il y a des clefs qui ouvrent les portes de « labyrinthes de la solitude » comme l’écrivait Octavio Paz. Ces clefs ce sont les symboles élémentaires de la terre, du végétal, de l’écriture parfois, en un va et vient des deux côtés de l’Océan, une fusion et une effusion de cultures où le contenu africain pénètre le contenant occidental. Mais si l’expérience de la vie fut pour Amina colorée de bleus à l’âme et de brunes ecchymoses, son art qui témoigne, ne cherche pas la revanche mais coule dans une sérénité et un optimisme qui voudrait des lendemains qui chantent.Michel Batlle Critique d'Art
Categories: Expositions, Peintures
Allocution de Madame BIRAME DIOUF Ministre de la Culture et du Patrimoine artistique classéCérémonie de vernissageMaison de la Culture Douta SECK DAKAR Excellences Mesdames et Messieurs les représentants des services diplomatiques, Monsieur le Directeur de la Maison de la Culture Douta SECK, Honorables invités, Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, Chère Amina Ndiaye LECLERC, C’est toujours avec beaucoup de plaisir que je préside la cérémonie de vernissage d’une exposition artistique. Parce que les artistes, ces militants libres et sensibles des nobles causes, proposent toujours avec talent et générosité, les œuvres qui interpellent notre conscience, pour renforcer en même temps, nos capacités d’élévation. Aujourd’hui, c’est au tour d’Amina Ndiaye LECLERC, à travers son exposition de peinture intitulée « AFRIQUE », de nous montrer par l’exemple, comment il est possible de se trouver des raisons de vivre et de partager, lorsque dès sa tendre enfance, on est interdit de père par une histoire que l’on a pas écrite. En effet, plane sur les toiles de cette importante exposition, l’ombre de Maître Valdiodio NDIAYE, dont la seule évocation du nom, réveille sous divers éclairages, un pan de l’histoire contemporaine de notre pays le Sénégal. Jeune ministre de la République, son discours d’accueil du Général De Gaulle, est une pièce d’anthologie. Retenu dans les liens de la détention par les vicissitudes de l’histoire, son courage politique est devenu une référence. Alors, que sa fille Amina Ndiaye LECLERC, artiste peintre de talent investisse tout son savoir - faire et tout son savoir - être, dans l’illustration de sa mémoire, c’est l’espoir qui demeure avec l’évocation de ce digne fils du Sénégal et de l’Afrique, déjà retenu parmi les références de notre jeunesse. Voilà pourquoi, je voudrais d’abord féliciter l’artiste Amina Ndiaye LECLERC, pour cette initiative qui a valeur de pédagogie. J’associe également à ces félicitations, tous ceux et toutes celles qui ont bien voulu adhérer à la démarche de l’artiste, afin de lui permettre d’assumer sa fonction citoyenne et historique dans notre devoir de mémoire. Bonne visite à tous et pleins succès à l’exposition ! Le Ministre de la Culture et du Patrimoine historique classé Madame Birame DIOUF |
Categories: Expositions, Peintures
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